Playlist

1. La Paimpolaise
2. Chanson pour l'Auvergnat
3. Ma liberté
4. Brave Marin
5. Loguivy-de-la-mer
6. Le Temps des Cerises
7. Le vieux Joe

1. La Paimpolaise

Quittant ses genêts et sa lande
Quand le Breton se fait marin
En allant aux pêches d'Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas

J'aime Paimpol et sa falaise
Son église et son Grand Pardon
J'aime surtout la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton

Le brave Islandais, sans murmure
Jette la ligne et le harpon
Puis, dans un relent de saumure
Il se glisse dans l'entrepont
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas

Je serions ben mieux à mon aise
Devant mon joli feu d'ajonc
À côté de la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton

Mais souvent l'océan qu'il dompte
Se réveille lâche et cruel
Et lorsque le soir on se compte
Bien des noms manquent à l'appel
Et le pauvre gars
Soupire tout bas

Pour grossir la flotte islandaise
Puisqu'il faut plus d'un moussaillon
J'épouserons ma petite Paimpolaise
En rentrant au pays breton

Puis, quand la vague le désigne
L'appelant de sa grosse voix
Le brave Islandais se résigne
En faisant un signe de croix
Et le pauvre gars
Quand vient le trépas

Serrant la médaille qu'il baise
Glisse dans l'océan sans fond
En songeant à sa Paimpolaise
Qui l'attend au pays breton

Chanson de Théodore Botrel


2. Chanson pour l'Auvergnat

Elle est à toi, cette chanson
Toi, l'Auvergnat qui, sans façon
M'as donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui m'as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
M'avaient fermé la porte au nez
Ce n'était rien qu'un feu de bois
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
À la manière d'un feu de joie
Toi, l'Auvergnat quand tu mourras
Quand le croque-mort t'emportera
Qu'il te conduise, à travers ciel
Au Père éternel

Elle est à toi, cette chanson
Toi, l'hôtesse qui sans façon
M'as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim
Toi qui m'ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
S'amusaient à me voir jeûner
Ce n'était rien qu'un peu de pain
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
À la manière d'un grand festin
Toi l'hôtesse quand tu mourras
Quand le croque-mort t'emportera
Qu'il te conduise à travers ciel
Au Père éternel

Elle est à toi cette chanson
Toi, l'étranger qui sans façon
D'un air malheureux m'as souri
Lorsque les gendarmes m'ont pris
Toi qui n'as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir amené
Ce n'était rien qu'un peu de miel
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
À la manière d'un grand soleil
Toi l'étranger quand tu mourras
Quand le croque-mort t'emportera
Qu'il te conduise, à travers ciel
Au Père éternel

Georges Brassens


3. Ma liberté

Ma liberté
Longtemps je t'ai gardée
Comme une perle rare
Ma liberté
C'est toi qui m'as aidé
À larguer les amarres
Pour aller n'importe où, pour aller jusqu'au bout des chemins de fortune
Pour cueillir, en rêvant, une rose des vents sur un rayon de lune

Ma liberté
Devant tes volontés
Mon âme était soumise
Ma liberté
Je t'avais tout donné
Ma dernière chemise
Et combien j'ai souffert
Pour pouvoir satisfaire tes moindres exigences
J'ai changé de pays, j'ai perdu mes amis pour gagner ta confiance

Ma liberté
Tu as su désarmer
Toutes mes habitudes
Ma liberté
Toi qui m'a fait aimer
Même la solitude
Toi qui m'as fait sourire
Quand je voyais finir une belle aventure
Toi qui m'as protégé quand j'allais me cacher pour soigner mes blessures

Ma liberté
Pourtant je t'ai quittée
Une nuit de décembre
J'ai déserté les chemins écartés
Que nous suivions ensemble
Lorsque sans me méfier
Les pieds et poings liés, je me suis laissé faire
Et je t'ai trahi pour une prison d'amour et sa belle geôlière
Et je t'ai trahi pour une prison d'amour et sa belle geôlière

Chanson de Georges Moustaky


4. Brave Marin

Brave marin revient de guerre, tout doux
Tout mal chaussé, tout mal vêtu
Brave marin, d'où reviens-tu, tout doux

Madame, je reviens de guerre, tout doux
Qu'on apporte ici du vin blanc
Que le marin boive en passant, tout doux

Brave marin se met à boire, tout doux
Se met à boire et à chanter
Et la belle hôtesse à pleurer, tout doux

Ah qu'avez-vous donc, la belle hôtesse, tout doux
Regrettez-vous votre vin blanc
Que le marin boit en passant, tout doux

C'est pas mon vin que je regrette, tout doux
Mais c'est la mort de mon mari
Monsieur vous ressemblez à lui, tout doux

Ah dites-moi, la belle hôtesse, tout doux
Vous aviez de lui trois enfants
Et j'en vois quatre à présent, tout doux

On m'a écrit de ses nouvelles, tout doux
Qu'il était mort et enterré
Et je me suis remariée, tout doux

Brave marin vida son verre, tout doux
Sans dire un mot, tout en pleurant
S'en retourna son bâtiment, tout doux

Tout doux
Tout doux
Tout doux
Tout doux
Tout doux
Tout doux

Chanson de Guy Béart


5. Loguivy-de-la-mer

Ils reviennent encore à l'heure des marées
S'asseoir sur le muret le long de la jetée
Ils regardent encore au-delà de Bréhat
Respirant le parfum du vent qui les appelle
Mais s'il est révolu le temps des Terre-Neuvas
La race des marins, chez nous, ne s'en va pas

Loguivy-de-la mer, Loguivy-de-la mer
Tu regardes mourir les derniers vrais marins
Loguivy-de-la mer, au fond de ton vieux port
S'entassent les carcasses des bateaux déjà morts

Ils ont connu le temps où la voile était reine
Ils parlent des haubans, des focs et des misaines
De tout ce qui a fait le charme de leur vie
Et qu'ils emporteront avec eux dans l'oubli
Mais s'il est révolu le temps des Cap-Horniers
Il reste encore chez nous d'la graine d'aventuriers

Je n'ai jamais su dire ce que disent leurs yeux
Perdus dans ces visages burinés par le vent
Ces beaux visages d'hommes, ces visages de vieux
Qui savent encore sourire et dire à nos vingt ans
Remettez vos cabans et rompez les amarres
Allez-y de l'avant mais tenez bon la barre

Chanson de François Budet


6. Le Temps des Cerises

Quand nous chanterons le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur

Mais il est bien court le temps des cerises
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant

Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Évitez les belles
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d'amour

J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte
Et Dame Fortune, en m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur

Chanson de Yves Montand 


7. Le vieux Joe

Ils ne sont plus les beaux jours de l'amitié
Tous mes amis ont quitté les cotonniers
Ils sont partis au pays du grand repos
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe

Me voilà, me voilà, tout brisé par les travaux.
J’entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe

Pourquoi pleurer quand mon cœur est toujours gai
Pourquoi gémir quand ils ne peuvent revenir
Depuis longtemps, ils sont tous partis là-haut
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe

Me voilà, me voilà, tout brisé par les travaux.
J’entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe

Où sont-ils donc les amis qu'on aimait tant
Et ces enfants qu'on berçait si doucement ?
Ils sont heureux, près d'eux j'irai bientôt,
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe.

Me voilà, me voilà, tout brisé par les travaux.
J’entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe